L'opposition chez l'enfant
Par: Jayce Roberge, stagiaire
Mon enfant s’oppose, que faire?
Mon enfant refuse de se plier à mes demandes. Mon enfant me tient constamment tête. Mon enfant réagit par des crises de larmes ou par la violence. Mon enfant me provoque. Mon enfant cherche à se venger lorsque je lui impose quelque chose qui lui déplaît. En tant que parents, il est possible que vous vous reconnaissiez dans ces énoncés. Pas de panique, nous pouvons vous guider.
Il faut d’abord savoir qu’il y a des phases d’opposition normales, saines et même souhaitables dans le développement de l’enfant. Vers l’âge de deux ou trois ans, l’enfant comprend qu’il a un contrôle sur son environnement et sur les gens autour de lui. Il comprend qu’il peut dire non à une demande et même parfois il comprend qu’il obtient plus d’attention lorsqu’il s’oppose à une situation que lorsqu’il s’y conforme. À cet âge, l’opposition est souhaitable et permet à l’enfant de développer son autonomie et son individualité (Hammarrenger, 2015).
D’une part, lorsque vous donnez des consignes à votre enfant, il est possible que cela entraîne de la frustration chez lui qui se manifeste de façon démesurée. Il est possible que votre interprétation de la situation vous amène à penser que votre enfant s’oppose. Toutefois, les parties du cerveau responsables de l’autocontrôle se développent entre l’âge de six et neuf ans. Ainsi, il n’est pas anormal qu’une réaction d’opposition passive (acquiesce à la demande, mais ne donne pas suite), active (crie, frappe, lance des objets, confronte, défie, etc.) ou passive-agressive (se conforme à la demande, mais blesse ou brise pour se venger) se présente lorsque vous faites une demande à votre enfant qui lui paraît intolérable (Hammarrenger, 2015).
Les causes de l’opposition (Hammarrenger, 2015):
- La personnalité. Pour certains enfants, la confrontation et les réactions de crises semblent être un mode d’interaction inné.
- L’immaturité neurologique. Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et le syndrome de Gilles de la Tourette font que le filtre du cerveau se développe très peu ou plus lentement. Cela contribue à rendre les enfants plus impulsifs et entraîne un manque d’autocontrôle.
- La discipline parentale. Certains parents répondent aux crises de l’enfant en lui donnant ce qu’il veut ou n’imposent aucune limite. D’autres parents s’emportent ou perdent le contrôle. Dans les deux cas, cela peut amener de l’opposition chez l’enfant.
- Des conflits familiaux. Certains parents deviennent des modèles de violence que l’enfant adoptera.
- Pour prendre sa place dans la fratrie. La jalousie, les conflits et l’inégalité sont souvent sources d’opposition.
- L’enfant doué. Il possède les mots et la logique pour argumenter et il a besoin d’extérioriser sa colère puisque sa différence le place à l’écart des pairs.
Les interventions possibles (Hammarrenger 2015):
- Le temps de qualité et l’attention positive/exclusive dédié à l’enfant. Cela permet de montrer à l’enfant qu’il est important. Vous pouvez entre autres faire un casse-tête, faire des constructions de Lego, faire une promenade, etc. Le but est de prendre quelques minutes par jour avec votre enfant et d’éviter les jeux qui imposent beaucoup de règles ou qui pourraient générer un conflit durant ce moment dédié à votre enfant.
- Le système de renforcement.Le renforcement et la récompense sont meilleurs que la punition et le blâme et favorise un changement de comportement chez l’enfant. Le but est de féliciter l’enfant et lui faire vivre des succès valorisants et positifs. Le mieux est de travailler sur un objectif à la fois. Par exemple, nous voulons qu’à 7h l’enfant soit sorti du lit. La récompense doit arriver rapidement et il est plus bénéfique de donner des privilèges plutôt que des objets matériels. Par exemple, dix jetons peuvent donner le droit à l’enfant de se coucher plus tard le soir.
- Couper l’argumentation.Chaque fois que vous argumentez avec votre enfant, vous ouvrez la porte à la lutte de pouvoir. Vous pouvez arrêter l’argumentation et dire que la consigne est non négociable.
- Éviter de vouloir gagner à tout prix. Plus vous voulez que votre enfant fasse quelque chose, moins il voudra le faire.
- Éviter les reproches et les critiques. Plus vous passez de temps à critiquer votre enfant, plus vous alimentez l’opposition.
Si vous vous sentez essoufflé par la situation et que vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à contacter la Maison de la famille Rive-Sud. Il nous fera plaisir de vous outiller.
Références
Hammarrenger, B. (2016). L’opposition : ces enfants qui vous en font voir de toutes les couleurs. Éditions midi trente.
Naître et grandir. (2015). Le trouble d’opposition. https://naitreetgrandir.com/fr/etape/1_3_ans/comportement/fiche.aspx?doc=trouble-opposition
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