Ensemble, offrons à chaque tout-petit les moyens d'atteindre SON sommet !
- Sylvianne Poirier
- 5 nov.
- 5 min de lecture
-Par Mathilde Asselin, stagiaire en psychoéducation (ULaval) et Marie-Ève Lachance, intervenante à la MFRS

À l’occasion de la dixième édition de la Grande semaine des tout-petits présentée par le Collectif petite enfance, nous nous sommes posé une question en voyant le thème. Comment offrir à chaque tout-petit les moyens d’atteindre son sommet ? Pour nous, il existe autant de sommets qu’il y a de tout-petits. Même à un bas âge, les enfants rayonnent par leur unicité. Donc, les objectifs se doivent d’être propres à chacun.
Que vous désiriez que votre enfant maitrise mieux ses émotions, qu'il ait de meilleures notes à l'école ou qu'il s'affirme davantage, toutes les raisons sont bonnes pour accompagner votre enfant vers la meilleure version de lui-même. Mais comment s’y prendre ? Voici quelques points :
Travailler sur la motivation :
C’est au début des années 80 que deux psychologues arrivent avec une nouvelle approche nommée l’entretien motivationnel. Selon eux, pour qu’une personne change, elle doit à la fois ressentir un inconfort face à une situation (le malaise), mais elle doit aussi sentir qu'elle est capable de changer (l’espoir). Prenons l’exemple d’un petit problème de la vie courante pour mieux comprendre le concept. Si un jour je m’aperçois que je commence à avoir un petit trou sur le genou de mon pantalon préféré, il se peut que je n’aille pas en acheter un nouveau tout de suite puisque mon malaise n’est pas encore assez grand : je peux encore porter mon pantalon ou peut-être que j’en ai plusieurs autres. Mais si le trou s’agrandit et qu’il s’agit de mon seul pantalon pour travailler, mon malaise sera plus important et me motivera à en acheter un nouveau. À l’inverse, si je n’ai pas d’argent pour en acheter un nouveau, que je n’ai pas de voiture et que je déteste magasiner, on parlera alors d’un manque d’espoir et je n’aurai pas la motivation nécessaire même si mon malaise est bien présent. Donc, pour qu’une personne soit motivée à changer, il doit y avoir autant de malaise, que d’espoir qu’on peut s’en sortir. Quand on comprend ça, c’est plus simple, comme parent, de trouver le bon équilibre entre le malaise et l’espoir pour aider son enfant à avancer vers son but.
Pour aider l’enfant qui ne ressent pas le malaise de la situation, le fait de simplement le laisser vivre les conséquences de ce qu’il a fait, c’est assez. Même si ça peut parfois être difficile en tant que parent, il est important de laisser son enfant avoir accès aux répercussions de ses actions sans vouloir tout régler à sa place. Par exemple, si votre enfant a tendance à faire des dégâts à la table parce qu’il est très turbulent et que vous avez l’habitude de ramasser ses dégâts, ça pourrait être bien de le laisser ramasser ses propres dégâts pour qu’il puisse voir l’impact de son comportement. Bien évidemment, la conséquence doit être appropriée à l’âge de l’enfant et appliquée dans la bienveillance si on veut que l’enfant en tire un réel apprentissage.
Pour l’espoir, on peut le faire grandir en remarquant les bons coups de notre enfant quand ils arrivent. C’est tellement plus aidant de se concentrer sur le positif que de toujours parler de ce qui ne va pas. Quand quelqu’un sent qu’on croit en lui, il a plus de chances de se dépasser, mais si on ne souligne que ses erreurs, il finit souvent par croire qu’il n’est pas capable. Ce phénomène s’appelle l’effet Pygmalion et il montre que les enfants finissent souvent par agir comme on s’attend qu’ils le fassent. Si on leur répète qu’ils sont maladroits, ils risquent de le devenir. Mais si on leur montre qu’on croit en eux, ils essaieront de se dépasser. Comme le dit si bien Fletcher Peacock, il faut « arroser les fleurs, pas les mauvaises herbes ». On peut aussi instaurer des méthodes de renforcement de la motivation, bien sûr, toujours orientées vers le positif pour éviter les effets négatifs. On parle ici, encore, d’un système de récompense de bons coups où un acte positif est récompensé plutôt qu’un système qui punit les mauvais coups.
Donner des défis à la hauteur de leurs capacités :
Lorsqu’on donne à notre enfant un défi qui lui semble irréalisable et qu’il ne se sent pas outillé, il n’aura pas l’espoir d’y arriver et donc, pas de motivation. À l’inverse, si je ne donne jamais de petits défis à mon enfant et que je le laisse rester dans sa zone de confort, il ne développera pas d’autres capacités et cela risque de renforcer sa pensée d’incapacité. C’est pourquoi il est intéressant de découper un gros objectif en plusieurs petits «pas». Cela permet à l’enfant de vivre des victoires, affectant ainsi positivement sa confiance. Prenez par exemple une famille qui désire amener son enfant vers la propreté. Le premier pas attendu pourrait être aussi simple que de s’asseoir sur le pot sans même baisser son pantalon. Si votre tout-petit est en âge de s’exprimer, vous pourriez même discuter de l’objectif avec lui et l’inclure dans le processus pour ainsi lui donner envie de réussir cet objectif.
Distinguer le compliment de l’encouragement :
Le but ultime c’est que l’enfant puisse apprendre à se motiver par lui-même. Quand on parle de complimenter, du genre : « Wow tu es bon ! », « Tu es intelligent », etc., on s’aperçoit que bien que ce soit apprécié par les enfants, les impacts sont moins positifs sur le long terme lorsqu’il s’agit de notre seule manière d’encourager. Effectivement, l’enfant peut en venir à être motivé seulement par l’approbation des autres et donc à l’inverse, ne pas être motivé s’il ne reçoit aucun compliment. Le même effet est ressenti lorsqu’on dit souvent la phrase : « je suis fier.ère de toi ». Une bonne façon d’encourager notre enfant et de l’emmener à avoir une motivation qui lui vient de l’intérieur est de travailler à souligner ses efforts plutôt que le résultat puis lui apprendre à s’autoévaluer, ex.: « Que penses-tu de ce résultat ? Es-tu fier de toi ? ». Il peut également être bien de souligner ses bons coups en lui nommant ce qu’on observe ou en le remerciant plutôt que de simplement le complimenter d’un « tu es gentil ».
Voici quelques phrases d’encouragement en exemple :
« Merci pour ton aide, ça me fait vraiment plaisir ! »
« J’ai observé comment tu as parlé à ta sœur tout à l’heure, j’ai trouvé que tu as été très respectueuse »
« Tu as travaillé fort pour faire ce dessin, veux-tu me décrire ce qu’il représente ? »
« J’ai vu que tu as réussis à attacher ton manteau seul même si c’était difficile, tu peux être fier de toi ! »
Avec ces petits ajustements, tous les défis sont réalisables pour nos tout-petits !
Pour avoir un outil clé en main à utiliser cette semaine, cliquez ici: Outil GSTP
Offrons à chaque enfant les moyens de se développer pleinement parce que ne sont-ils pas les adultes de demain au final ?











































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